Portrait du droitard en pleine lumière

Après avoir énervé la moitié de notre lectorat en publiant un portrait du gauchiste, nous allons, par soucis d’équilibre, énerver l’autre moitié en publiant cette semaine un portrait de son comparse sémantique : le droitard. Le droitard est un homme en retard. En retard sur son temps et en retard sur l’Histoire. Il considère qu’ilContinue reading “Portrait du droitard en pleine lumière”

Aventures israéliennes (1) : l’eau

Un dimanche d’août, à 14 heures, j’ai rendez-vous à la compagnie des eaux. Cela fait huit mois que nous avons emménagé dans notre nouvel appartement et nous n’avons toujours pas réussi à mettre le contrat à notre nom. Ce n’est pas faute d’avoir essayé : par téléphone (je n’ai jamais réussi à avoir quelqu’un), parContinue reading “Aventures israéliennes (1) : l’eau”

Impérialisme et universalisme

Universalisme et impérialisme sont les deux versants d’une même montagne intellectuelle. La différence ? La personne qui parle. Celui qui veut promouvoir l’idée sous un jour positif dira universalisme. Celui qui veut la critiquer sous un angle polémique dira impérialisme. Dans les deux cas, ils parlent en réalité de la même chose.

Le sens du sens (va-et-vient linguistique 2)

D’où vient le sens ? Comment se fait-il qu’une série de borborygmes veuille soudain dire quelque chose ? Pourquoi un signifié plutôt que rien ? C’est en grattant l’étymologie qu’on trouve parfois des explications surprenantes. L’étymologie permet de plonger dans l’inconscient des langues. Elle permet de remonter vers leur origine, à un moment où leContinue reading “Le sens du sens (va-et-vient linguistique 2)”

Fenêtre d’Overton et liberté d’expression

“On ne peut plus rien dire” : voilà un constat que beaucoup de gens partagent sans arriver à le formuler plus précisément. On regarde ce qui nous faisait rire dans les années 80 ou dans les années 90 et on se dit, parfois amèrement, qu’effectivement, aujourd’hui ça serait impensable. D’où le succès des archives deContinue reading “Fenêtre d’Overton et liberté d’expression”

Tocqueville était-il un sale type ?

Tocqueville était-il un sale type? Michel Onfray, un de nos auteurs contemporains les plus prolixes, a consacré tout un ouvrage à cette question (Tocqueville et les Apaches, 2017). Sa thèse ? C’était un sale bonhomme. Il était proesclavage, progénocide, proraciste. Un vrai de vrai. Pourquoi est-il si bien vu ? D’après Onfray, c’est parce queContinue reading “Tocqueville était-il un sale type ?”

Les gardes des portes

Il y en anglais américain une expression intéressante pour parler de notre monde médiatique actuel : la chute des gardes des portes (guardians of the gates). L’image est la suivante : l’espace médiatique, le lieu où se produit le débat démocratique, est comparé à une ville entourée d’une muraille. Il y a quelques dizaines d’années,Continue reading “Les gardes des portes”

L’impensé du langage

Quand j’étais en terminale, le cours de philosophie était le cours central. Nous en avions pour huit heures par semaine, plus d’heures que pour les langues, l’histoire ou la littérature. Et la plupart du temps je trouvais que ça n’était pas beaucoup. Je regrettais que le programme soit uniquement axé sur la philosophie occidentale, moiContinue reading “L’impensé du langage”

Du peuple et de ses dirigeants

J’avais demandé un jour à l’un de mes maîtres, un rabbin hassidique dont la sagesse n’a d’égal que l’humour, pourquoi les dirigeants étaient de plus en plus médiocre. Il suffit d’observer les présidents de la cinquième république pour voir la forme que cela prend en France. Je doute fort que l’on regrette dans cinquante ansContinue reading “Du peuple et de ses dirigeants”