En novembre 2018, je suis parti vivre dans le Massachusetts pour des raisons familiales. J’ai emménagé dans l’ouest de l’état, une zone un peu enclavée, bien loin de Boston et de la mégapole de la côte est. J’ai vécu six mois dans une ville qui avait été un centre extrêmement important de la région jusque dans les années cinquante, et six mois dans une petite ville que je ne nommerai pas ici explicitement, et que j’appellerai Wokeville. Pendant cette année-là, j’ai vécu dans un monde que je n’imaginais pas exister, une sorte d’univers parallèle totalement surréaliste, une des villes dans lequel le mouvement que l’on appelait pas encore woke en français, s’épanouit joyeusement. Chronique en plusieurs parties.
Lorsque vous arrivez à Wokeville par le sud, par une sorte de petite départementale à deux voies qui slalome près de l’autoroute, la ville ne paye pas de mine. On est encore un peu loin du centre. Il y a une station service, un vieux motel, des sortes de hangars industriels qui abritent, qui le journal local, qui un centre de jeux à base de pistes de bowling et de billards.
Passé le rond-point, vous tomberez peut-être sur un amas de véhicules, un gros embouteillage causé par le décalage frappant entre le nombre de voitures et la taille des lieux. Tout le monde essaye de rentrer et de sortir d’un même parking sous-dimensionné, quel que soit la saison ou l’heure où vous arrivez.
La raison de l’encombrement ? Le dispensaire, qui, en 2018, venait d’ouvrir. Mais c’est un dispensaire d’un genre un peu particulier : on y vend du cannabis.
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